Rencontres collaboratives, une approche en « couches » de l’école au conseil scolaire

Adapté et traduit par Josée Verreault – Octobre 2018

Considérez cette scène du film Shrek

Shrek : Les ogres sont… comme les oignons !
L’âne : Ils shlinguent !
Shrek : Oui… Non !
L’âne : Oh ! Il te font pleurer ?
Shrek : Non.
L’âne : Oh ! Si tu les laisses au soleil, ils deviennent tout brun et commencent à avoir des petits cheveux blancs…
Shrek : Nooooooon ! Des couches ! Les oignons ont des couches. Les ogres ont des couches. Tu comprends ! Nous avons tous les deux des couches.
L’âne : Oh ! Vous avez tous les deux des couches. Tu sais… pas tout le monde aime les oignons.

Dans cette publication, Lorna Hewson nous amène à réfléchir sur l’approche collaborative en la comparant à une scène entre « Shrek et Donkey », qui lui rappelle les différentes couches qui existent à la fois dans le travail des élèves, des parents, des aide-élèves et des enseignants. Comme Shrek, qui se compare à un oignon ayant plusieurs couches (pelures), madame Hewson invite les équipes collaboratives à appliquer ce modèle de « couches » dans l’utilisation de l’approche collaborative au niveau de l’école et dans leur relation avec l’équipe du conseil.

Première « couche » : La rencontre collaborative

Au cours des dernières années, nous avons partagé les structures et les processus qui soutiennent les élèves dans les écoles grâce à la mise en place d’une Approche collaborative. (Pour plus d’informations, consulter Éléments essentiels des rencontres collaboratives.)

L’un des concepts que nous partageons régulièrement est que les Rencontres collaboratives sont conçues pour répondre aux besoins des élèves qui se situent dans la moyenne. Ces élèves n’ont pas besoin de beaucoup de soutien, mais gagneraient beaucoup à recevoir des appuis dans des domaines ciblés. Seulement une ou deux stratégies, interventions ou adaptations sont nécessaires au niveau de la classe pour répondre aux besoins de ces élèves.

Nous partageons constamment le message que parfois, il faut discuter de certains élèves plus longuement que ce qui avait été prévu. Ces élèves, qui ont besoin d’une attention plus accrue et régulière requérant des appuis ou des ressources multiples, nécessitent une discussion beaucoup plus approfondie en dehors de la réunion de l’équipe collaborative.

Deuxième « couche » : L’équipe de soutien à l’élève

Quelle structure existe en dehors des réunions de l’équipe collaborative et pourrait fournir ce temps et ce soutien supplémentaires ? Entre en jeu l’équipe de soutien à l’élève. C’est une équipe-école qui remplit trois fonctions principales :

  1. S’engager dans des discussions collaboratives pour soutenir les élèves ayant des préoccupations intenses et multiples.
  2. Surveiller et résoudre les problèmes avec le personnel concernant les prochaines étapes pour les élèves, qui peuvent inclure ou non des soutiens et services externes ou du Conseil.
  3. Soutenir l’enseignant pour s’assurer de répondre aux besoins de l’élève.

L’équipe de soutien à l’élève utilise les mêmes processus et structures que ceux utilisés dans les rencontres de l’équipe collaborative (normes, notes communes, célébrations, tableau visuel, etc.). Cette équipe comprend l’équipe administrative, le conseiller ou la conseillère en inclusion et/ou santé mentale, les spécialistes concernés, ainsi que l’enseignant et l’assistant pédagogique intervenant auprès de l’élève.

Lorsqu’un élève est référé à l’équipe de soutien à l’élève, celle-ci l’ajoute à son tableau de soutien aux élèves pour discussion. Cette conversation collaborative peut mener à une référence à des supports externes ou à une recommandation selon laquelle un délai et des stratégies supplémentaires sont nécessaires en classe ou au niveau de l’école avant d’accéder aux appuis des niveaux 3 ou 4. Dans ce cas, l’équipe aiderait l’enseignant à mettre en œuvre des stratégies supplémentaires avant de faire passer l’élève à un niveau d’appui spécialisé. Essentiellement, cette équipe participe à un processus de vérification visant à déterminer si suffisamment de stratégies ont été mises en place pour l’élève aux niveaux 1 et 2 (stratégies universelles ou ciblées en salle de classe) avant de passer à des appuis des niveaux 3 et 4 (appuis ciblés hors de la classe ou spécialisés).

Troisième « couche » : Le Conseil et les appuis externes

Si l’équipe de soutien à l’élève est convaincue que toutes les stratégies, interventions et accommodements possibles ont été essayés dans la salle de classe et au niveau de l’école, cette équipe, ainsi que l’enseignant, doivent orienter l’élève et ses parents vers des organismes externes, tels que des spécialistes du comportement ou des psychologues pour un appui additionnel.

En tant que troisième « couche », l’équipe du Conseil peut également utiliser les mêmes processus et structures que ceux utilisés dans les réunions d’équipe de collaboration (normes, ensemble de notes communes, célébrations, tableau visuel, etc.). Lorsqu’un élève est référé à l’équipe du Conseil (par exemple, des services de soutien à l’apprentissage, des services inclusifs, etc.), l’équipe l’ajoute à son tableau pour fins de discussion.

Lorna Hewson a constaté que bien souvent, au niveau du Conseil scolaire, les soutiens sont limités et le personnel disponible restreint et ce, malgré un nombre très élevé de demandes d’appui. Ainsi, lorsque l’équipe de soutien à l’élève est engagée par le biais de structures et de processus spécifiques, cela réduit le besoin de soutiens provenant du Conseil. Les appuis spécialisés sont alors plus accessibles pour l’élève qui en a vraiment besoin.

Au cours des prochains mois, madame Hewson écrira un certain nombre de blogues pour décrire cette approche « multicouches » d’appuis. Elle fournira également des outils et des modèles pour guider ce travail. Nous savons qu’avec des structures de collaboration améliorées, non seulement nous répondons aux besoins d’un plus grand nombre d’élèves, nous offrons également la possibilité de renforcer les capacités collectives au sein des équipes école.